La Maison des Dentelles et du Point d'Argentan a ouvert ses portes en 1997. Elle a été créée à l'initiative du maire, M. François Doubin et de la Présidente de la Fédération Française de Dentelles et Broderies, Mme Mick Fouriscot pour sauvegarder un savoir-faire régional et ancestral : la dentelle à l'aiguille.
Pour plus de renseignements, consultez le site de La Maison des Dentelles et du Point d’Argentan
L’histoire de la dentelle à l’aiguille
d’Argentan est étroitement liée à celle de la ville voisine, Alençon. La
caractéristique essentielle de la première est son réseau de mailles hexagonales
recouvertes de poins de feston, les mailles du réseau de la seconde étant au
contraire simplement bouclées. L’Argentan est donc une dentelle aux mailles plus
grandes, plus solide mais aussi un peu plus lourde d’aspect.
La fabrication
de l’Argentan remonte sans doute aux années 1650, quand l’industrie de la
dentelle à l’aiguille se développa dans toute la Basse-Normandie. Au début, les
ouvrages fabriqués dans les deux villes étaient identiques, les différences de
réseau se précisant à partir des années 1700. Cependant, il semble à peu près
certain que les deux villes fabriquèrent indifféremment les deux sortes de
mailles. Ainsi, la dentelle d’Argentan comporte souvent des parties en réseau
bouclé (c’est-à-dire en Alençon) utilisées comme motifs décoratifs.
En 1764,
la mort du grand arbitre des élégances que fut Madame de Pompadour entraîna une
désaffection pour les dentelles. Pour continuer de vendre leurs produits, les
dentellières durent en diminuer le prix de revient ; elles inventèrent une
manière plus rapide et donc moins chère de réaliser le réseau Argentan : au
lieu de recouvrir les mailles d’une rangée de points de feston serrés, elles les
entourèrent d’un fil simplement tortillé. Malheureusement, cette pratique nuisit
à la fois à la solidité et à la beauté du travail qui prit un aspect lâche et
flou.
L’Argentan à grandes mailles disparut presque complètement à la fin du
XVIIIème siècle. Plus tard, sa fabrication reprit sous la direction des grands
marchands-fabricants Lefébure et Verdé-Delisle, mais avec une maille de réseau
techniquement différente.
De nos jours, quelques religieuses du couvent
bénédictin Notre-Dame à Argentan perpétuent encore la tradition dentellière,
mais l’école fondée par Lefébure n’existe plus.